pti Minicab

J'ai eu la chance de pouvoir assister au décollage de la fusée Ariane 5 en octobre dernier grâce à RTL et au CNES, voici un court récit pour partager cette expérience...

Un samedi matin, en écoutant RTL, c’est bientôt la fin de l’émission « Stop ou Encore » présentée par Vincent Perrot, et j’entends de loin une question qu’il pose aux auditeurs : « Quel est le nom du télescope du CNES qui peut voir les exo-planètes ? En répondant à cette question vous pouvez gagner un voyage en Guyane pour assister au lancement d’Ariane 5 pour ses 30 ans ».

Je connais la réponse ! Et qui ne tente rien n’a rien, je décroche mon téléphone. Là tout va très vite, on me rappelle pour me poser d’autres questions, et quand j’entends mon nom à la radio je n’y crois pas du tout ! A partir de là j’ai un mois pour m’en remettre et préparer mon départ.

Le mercredi 28 octobre au petit matin, j’embarque dans un A340 d’Air France pour 9h30 de vol : destination Cayenne. Les pilotes m’accueillent dans le cockpit durant le vol et surtout pour l’atterrissage. Je découvre alors un magnifique paysage de forêts tropicales.

A l’arrivée, première impression : il fait très chaud, 5°C à Paris et 32°C à Cayenne! Nous sommes accueillis à l’aéroport par l’équipe de RTL et du CNES qui nous accompagnera durant tout le voyage.

Après une visite de Cayenne, très jolie ville haute en couleur avec ses maisons de style colonial, nous partons pour Kourou situé à 2h de route.

Le lendemain, le réveil est très matinal. A 7h30 nous sommes dans la salle Jupiter, salle de contrôle du Centre Spatial Guyanais, pour assister au briefing de la mission avec une présentation des deux satellites qui seront lancés le soir même.

Ensuite nous partons pour une visite de la base de Kourou qui s’étend sur près de 96000 hectares. Je découvre les bâtiments d’assemblage d’Ariane 5, l’ancien pas de tir d’Ariane 4 et celui du futur Soyouz. Puis nous nous approchons à 3 kms d’Ariane 5 qui doit décoller quelques heures plus tard. Elle semble toute petite, comme une maquette.

Une heure avant le lancement prévu pour 17h, heure locale, nous sommes de retour dans la salle Jupiter pour assister à la fin des préparatifs. On sent la tension monter, plus personne ne parle. H-7min, lancement de la séquence synchronisée automatique de mise en œuvre du lanceur jusqu'à H-4min, début de la séquence d’allumage des moteurs. Une minute avant le décollage, nous sortons sur la terrasse, nous sommes à 15kms du pas de tir : « Allumage des EAP (Etages d’Accélération à Poudre), décollage » à cet instant, un éclair illumine l’horizon, une boule de feu s’élève doucement dans le ciel, avec une étonnante impression de légèreté.

Elle monte, accélère, un bruit sourd nous parvient, le sol se met à trembler, puis elle disparaît dans les nuages laissant derrière elle un panache de fumée. Je reste bêtement les yeux en l’air regardant le ciel, très émue, je ne peux plus parler, je crois que je suis partie avec elle !

Mais ce n’est pas fini, nous retournons dans la salle Jupiter pour la suite des opérations et, à la mise en orbite du dernier satellite à H+60min, c’est l’explosion de joie dans la salle, tout le monde applaudit. Une fête organisée par le CNES conclut cette belle journée chargée en émotions.

Le vendredi, nous poursuivons notre séjour par une visite des îles du Salut. Situées à une vingtaine de kms au large de Kourou, elles sont connues pour avoir abrité jusqu’en 1947 le bagne de Cayenne. Sur ces îles paradisiaques qui sont maintenant la propriété du CNES, on a du mal à imaginer l’enfer qu’ont vécu les bagnards.

Et puis il faut bien rentrer. Le voyage fut court mais intense, je suis repartie avec de beaux souvenirs et des images plein la tête, en espérant, pourquoi pas, y retourner un jour.